« Florence Obrecht et Axel Pahlavi s’interrogent sur le rapport amoureux et son éternité, sur le profane et le sacré, le trivial et l’exceptionnel. Il naît de leurs pinceaux le grotesque et l’exagération, parfois. Le morbide et la souffrance, sans doute. Mais également, la distanciation et l’humour. » C’est ce que l’on pouvait lire de la plume de Marie-Laure Desjardins, dans artshebdomedias.com, à l’occasion d’une grande exposition des deux artistes dans une galerie perpignanaise en 2017. Trois ans plus tard, c’est à la galerie Samira Cambie qu’ils exposent, et la citation est toujours aussi vraie.
Comme Stéphane Pencréac’h, Léopold Rabus, ou Marlène Mocquet, le couple se revendique du courant du « sous-réalisme » , un mouvement figuratif, qui s’oppose expressément à la « conceptualisation » de la peinture contemporaine.
Cette fois, le point de départ de leurs œuvres est un tableau de Watteau (Pierrot content), repris par Lucian Freud, puis repris par Obrecht et Pahlavi dans la tradition du cover. Avec une facture léchée, soignée, tranquille, ils mélangent leurs pinceaux pour nous proposer une représentation de leur famille dans l’atelier.
« En 2020, la famille dans le monde de l’art est aussi mal vue que les clowns et autres comédiens face à la bien-pensance du XVIIIème siècle » peut-on lire dans la présentation de l’expo. Mais nous le savons, c’est toujours dans les espaces rejetés que pousse la lumière du futur. Ce que nous proposent donc Florence Obrecht et Axel Pahlavi, c’est de peindre tranquillement une famille somme toute banale mais qui prétend porter en elle les traces d’une entente possible, d’une harmonie envisageable et d’un amour à envisager qui seul peut sauver le monde.
Lokko. Juillet 2020